Franchise : comment (et quand) se dégager un salaire ?

Si vous projetez de rejoindre une franchise et que vous voulez entreprendre au sein d’un réseau, vous vous posez peut-être la question de votre rémunération future et de sa construction. Une interrogation totalement légitime qui est fonction de nombreux paramètres. Plusieurs étapes incontournables sont à passer pour « construire » votre rémunération, qui pourra à terme prendre de nombreuses formes (salaire, dividendes, plus-value à la revente, etc.). Nous nous intéressons ici en particulier au secteur des services à la personne (SAP) en vous donnant des indications sur ce qui composera demain le montant de votre revenu et les projections que vous pouvez réaliser à court, moyen et long terme.

Franchise : comment (et quand) se dégager un salaire ?

Se construire un revenu progressivement en devenant franchisé

Autant l’affirmer d’emblée et faire tomber tout suspense : il n’est pas possible de se verser une rémunération en tant que nouveau franchisé dès le premier mois d’exploitation d’une enseigne (dans la foulée de l’ouverture d’une franchise), sauf rare exception. En règle générale, la rémunération se construit progressivement, sur les trois premières années qui suivent le lancement de votre établissement. Pour comprendre pourquoi, revenons au point de départ.

La franchise est un système de collaboration entre deux entreprises liées par un contrat : la vôtre et celle du franchiseur (vous pouvez lire notre article définition de la franchise pour en savoir plus). Durant la première année, le temps de vous installer, de trouver vos premiers clients et de prendre en main le concept, votre chiffre d’affaires va évoluer mais restera probablement modeste. Un business plan cohérent prévoit cette phase de démarrage, pendant laquelle la rentabilité n’est pas la question principale.

Le chiffre d’affaires réalisé va être utilisé en priorité pour rembourser les premières mensualités de votre prêt ou verser les salaires de vos employés. Vous devrez également commencer à honorer les frais de redevance auprès du réseau comme le prévoit le contrat.

A partir de votre deuxième année d’exploitation, la question de vos revenus évolue. Elle est souvent prévue mais varie énormément selon le secteur d’activité. En effet, selon les montants investis (apport personnel, montant du droit d’entrée), et les charges (redevance), les frais à déduire du chiffre d’affaires seront plus ou moins élevés et laisseront une marge importante ou plus étroite pour envisager le versement d’un paiement (salaire ou rémunération de dirigeant par exemple).

L’investissement dans une entreprise de services à la personne (SAP) est, par exemple, largement inférieur à celui nécessaire pour un point de restauration. Cela peut laisser envisager un seuil de rentabilité atteint plus rapidement et le versement d’une rémunération dans la foulée. Cela dépendra toutefois de la taille de l’entreprise et de l’évolution de son chiffre d’affaires.

Dans les franchises de services à la personne, c’est à partir de la troisième année que la rentabilité atteinte permet de dégager une marge suffisante pour envisager le versement d’un salaire complet ou de dividendes.

A savoir : les premiers revenus ne correspondent que rarement à la dernière rémunération perçue en tant que salarié. Cependant, lorsque l’entrepreneur perçoit des revenus moindres par l’intermédiaire de son activité, il peut bénéficier d’une partie de ses allocations de retour à l’emploi (ARE). Attention aux promesses de certains réseaux qui mettent en avant un certain niveau de revenu (parfois avec un montant précis en euros). Ces projections ne doivent en aucun cas être prises comme une promesse et une assurance. La seule information fiable que vous pouvez obtenir de la part de votre réseau est une moyenne des revenus perçus par les nouveaux franchisés.

Ce qui compose la rémunération d’un franchisé

Maintenant que vous disposez d’une projection du délai nécessaire pour construire sa rémunération en tant que franchisé, intéressons-nous aux différents éléments qui la composent. Une donnée est à connaître : le mode de rémunération d’un franchisé dépend du statut de la société… et bien entendu de son résultat et de la rentabilité.

Le choix du statut juridique de la société est crucial et détermine la façon dont vous pourrez envisager de vous rémunérer, en optant pour le statut de salarié ou celui de travailleur non salarié (TNS).

Parmi les formes juridiques les plus courantes en franchise, il n’y a qu’un seul cas où les rétributions du Président sont considérées comme un salaire, et où la couverture sociale correspond au régime général de la Sécurité sociale. Il s’agit de la société par actions simplifiée (SAS), également appelée société par actions simplifié unipersonnelle (SASU) lorsqu’elle est lancée à titre individuel.

Dans les autres cas, que vous ouvriez une entreprise individuelle (EI), entreprise individuelle à responsabilité (EIRL) ou encore entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL), le gérant est considéré comme travailleur non salarié. Le mode de perception des revenus ne passe pas nécessairement par le versement d’un salaire. Il s’agit là d’un des avantages la franchise.

  • La rémunération peut être variable d’un mois à l’autre, et n’être prise que de manière trimestrielle ou annuelle, selon vos envies ;
  • Les dividendes constituent une rémunération différée, versée de manière annuelle si les statuts le permettent. Ils sont directement liés au capital possédé dans la société nouvellement créée ;
  • Une part des bénéfices peut également vous être reversée. On ne parle pas alors de salaire mais d’une rémunération en fonction des performances de la franchise (résultat d’exploitation et rentabilité au regard du chiffre d’affaires généré par l’activité) ;
  • Vous pouvez également envisager une rémunération différée, avec un horizon long, notamment en cas de revente de la franchise (à la retraite par exemple) ;
  • Le cas de la pluri ou multi-franchise peut vous permettre de disposer de plusieurs entreprises au sein d’un même réseau et ainsi de mixer les solutions de rémunération. Au travers d’un salaire dans une enseigne, et avec des dividendes dans une autre.

A savoir : votre rémunération peut être complétée par des avantages en nature et des défraiements. Vous pouvez disposer par exemple d’un véhicule de fonction et prendre en charge une grande partie de vos dépenses réalisées dans le cadre de votre activité avec des notes de frais.

L’absence de salaire pendant la première année d’exploitation – l’année de création de la franchise – peut être perçue comme un blocage mais ne doit en aucun cas être un frein pour se lancer. En effet, de nombreux porteurs de projet qui se lancent en franchise sont accompagnés par Pôle Emploi (dans le cadre d’un parcours de recherche d’emploi) et perçoivent à ce titre l’Allocation de Retour à l’Emploi (ARE).

Cet accompagnement financier est complété d’un appui par le franchiseur : formation, conseils de gestion, échanges avec un responsable de l’enseigne sur le développement d’un établissement, accompagnement sur les techniques de vente, etc.. Passée cette étape initiale, il est fréquent de voir certains franchisés faire le choix d’ouvrir une deuxième franchise. Afin de mutualiser les coûts, d’élargir le portefeuille client et de s’assurer de faire progresser significativement leur chiffre d’affaires et leurs revenus, les franchisés qui font grandir leur entreprise regardent alors avec un œil amusé leurs débuts…

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